Johanne Labro et moi avons eu le grand honneur de présenter notre projet Théâtre et Numérique aux Universités d’été du Numérique dans l’Education « Ludovia » du 21 au 25 août.
Johanne Labro et moi avons eu le grand honneur de présenter notre projet Théâtre et Numérique aux Universités d’été du Numérique dans l’Education « Ludovia » du 21 au 25 août.
J’ai l’immense chance d’avoir cette année un atelier artistique ouvert dans mon collège.
Vous trouverez ci-dessous les dessous du dossier déposé à la DAAC Orléans-Tours en mars 2015 pour une ouverture en septembre 2015.
Depuis de nombreuses années, le collège Fernand Léger de Vierzon s’est efforcé d’insuffler le goût des arts aux élèves qu’il accueille.
A la suite des projets « Léz’arts au Collège » en danse et théâtre, des participations à des opérations et dispositifs départementaux et nationaux («Prix des Lecteurs de théâtre », « Prix Marguerite Audoux », « Printemps du théâtre », « Collège au cinéma »), des clubs à visée culturelle et artistique, il souhaite maintenant proposer un projet pluridisciplinaire dans le cadre d’un atelier de pratique artistique.
S’inscrivant pleinement dans le parcours d’éducation artistique et culturelle de l’élève, ainsi que dans le projet d’établissement, il vise à la fois à développer une culture personnelle, encourager une pratique artistique et rendre possible la rencontre directe avec les artistes et les œuvres.
Nous avons choisi d’établir le partenariat principal avec Caroline de Vial, comédienne du Cher, et Christian Bourigault, chorégraphe de la Compagnie de l’Alambic à Paris.
Lors de la préparation de cet atelier artistique, il nous est apparu essentiel d’établir une connexion entre le monde, le théâtre et les matières disciplinaires. C’est pourquoi nous avons choisi le thème de l’enfance et de la découverte de l’altérité « Grandir ici, grandir ailleurs ».
Le thème retenu pour l’année scolaire à venir s’inscrit pleinement dans l’enseignement moral et civique : il s’agit du passage de l’enfance à l’âge adulte, avec ce qu’il implique de douloureux, en France comme dans les pays touchés par la guerre.Pour l’équipe enseignante et artistique, il s’agit de tisser un lien avec l’adolescent dans le temps privilégié de l’atelier artistique.
Ainsi, les élèves travailleront tout au long de l’année autour de la thématique de l’enfance mise à mal avec :
– Cendrillon, Joël POMMERAT (thème : grandir dans le deuil).
Ces pièces de théâtre contemporain traitent majoritairement de la nécessité pour l’enfant de grandir lorsqu’il y est poussé par des circonstances extérieures tragiques.
Nous souhaiterions, dans le prolongement de l’éducation morale et civique, développer la culture de la sensibilité chez les élèves en leur permettant de s’émouvoir, s’enthousiasmer et s’indigner. Les oeuvres travaillées en atelier tâcheront de mettre en branle ce travail civique : prendre confiance en soi, être capable d’empathie, rendre compte de ses émotions par divers moyens d’expression corporelle, se sentir membre d’une communauté, respecter un engagement moral, faire preuve de solidarité.
De par le thème retenu, nous espérons pouvoir construire leurs compétences sociales. Aller au bout d’une expérience dans une exigence collective, telle est notre ambition, en conformité avec le Socle Commun de connaissance, de compétence et de culturequi encourage à « s’implique[r] dans des rencontres ou des projets collectifs, […] prend[re] sa place et [tenir] son rôle dans un groupe. »
Cette dimension du thème retenu permettra également d’aiguiser leur jugement moral et leur réflexion critique. Un travail en classe de français pourra parallèlement être mené dans le cadre de l’argumentation en classe de quatrième et de l’expression des sentiments en classe de cinquième.
La pièce Traversée d’Estelle Savasta évoque une enfance exilée. Etant simultanée jouée en langue parlée et en langue des signes, un travail sur le langage du corps sera mené. Il s’agira pour les élèves de comprendre la place du corps au théâtre, ses enjeux. Grandir, c’est avoir un corps en transition : cette problématique nous semble tout à fait indiquée pour les élèves en plein adolescence. L’enseignante de CLIS en Langue des Signes Française Aurore Nicand viendra initier les élèves à cette langue.
Cette intervention sera exploitée par le chorégraphe Christian Bourigault (Compagnie de l’Alambic) qui commencera un travail sur le corps et son langage. Ce travail s’inscrira d’ailleurs pleinement dans le Socle commun en amenant l’élève à « mettre en jeu son corps avec aisance pour s’exprimer et communiquer ; [pratiquer] des activités artistiques impliquant le corps en le maîtrisant et en se contrôlant. »
Quoique le collège Fernand Léger soit situé en ville, son recrutement est majoritairement rural. Ainsi, les élèves sont très peu amenés à fréquenter les lieux culturels. C’est pourquoi il nous est apparu essentiel d’enrichir les temps de pratique en proposant une école du spectateur.
Notre atelier s’attachera à faire découvrir aux élèves non seulement des pièces du répertoire jeunesse actuel, mais également les lieux et métiers du théâtre. En effet, le socle commun encourage les élèves à « fréquenter des lieux de diffusion et de création ; il s’approprie des œuvres littéraires et artistiques appartenant au patrimoine national et mondial et à la création contemporaine ».
Tout d’abord, les élèves assisteront à une représentation prise en charge par l’établissement (selon programmation de la Maison de la Culture de Bourges). Par la suite, plusieurs sorties, prises en charge par les familles, seront proposés aux élèves de manière facultative (selon programmation du Mac Nab). Ainsi, grâce à la pratique de spectateur, les élèves seront amenés à affiner leur connaissance des différents types de dramaturgies. Il s’agira d’en faire des spectateurs exigeants, conscients et surtout actifs, réceptifs, capables d’interroger une émotion esthétique et de prendre la distance nécessaire à l’exercice d’un jugement critique.
De plus, à raison d’une heure par semaine – ou par quinzaine selon l’intervention des partenaires – nous proposerons d’aborder les points suivants conjointement avec la professeur-documentaliste et les enseignants de disciplines artistiques et scientifiques :
Temps d’histoire des arts du spectacle donnant lieu à une exposition in situ et/ou virtuelle en fin d’année :
Malgré l’apport théorique, qui tend davantage vers le décloisonnement des disciplines que vers l’accumulation d’un savoir encyclopédique, le coeur du projet restera la pratique d’atelier et les échanges avec les artistes. L’ensemble occupera une place privilégié dans l’enseignement de l’HiDA et sera inscrit au parcours d’éducation artistique et culturel de chaque élève.
Réinvestissement des connaissances sous forme d’une exposition in situ ou virtuelle de fin d’année (la qualité de l’exposition témoignera de leur engagement. Elle sera présente sur le site internet de l’établissement).
Evaluation en terme d’engagement et d’aisance à l’oral d’HiDA l’année qui suivra pour les élèves de 4e ou l’année même (si un oral blanc est prévu dans ce niveau).
Rapport d’activité en fin d’année.
Nombre d’élèves prévus pour l’atelier :
5ème : 8 élèves
4ème : 10 à 12 élèves
Niveaux des classes concernées :
5e et 4e pour le travail artistique
Représentation de fin d’année au Mac Nab pour tout le niveau 4e et/ou 5e.
Disciplines engagées dans l’action
Mme BOUCHER : responsable de l’atelier/ enseignante de Lettres Modernes/ Certifiée en théâtre dans l’académie d’Orléans-Tours.
Mme LABRO : chargée d’une partie d’histoire des arts du spectacle/ enseignante-documentaliste
Mme KOTZ : enseignante d’éducation musicale
Mme BOUSSION : enseignante d’arts plastiques
Née en 1981 à Orléans, Caroline de Vial est diplômée du conservatoire d’art dramatique d’Orléans depuis 2003 où elle fut formée notamment auprès de Jean Claude Cotillard, Christian Massas, Raphael Bianchoto, Christophe Maltot et Olivier Py .
En 2004, elle assiste Jean Claude Cotillard à la mise en scène du spectacle « les désillusionistes » de la CieAmedée Bricolo.Elle crée en 2005 la cie Théâtre du Palpitant implantée dans le sud du Cher où les spectacles « MOI HOMME »(solo burlesque d’après un texte de Christian Massas), « Crampe affective »(duo de rue) et « Cristal Banquise »(spectacle pour les tous petits) verront le jour.
Depuis 2006 elle est lectrice dans le cadre des Milles lectures d’hiver en RégionCentre, elle a défendu « Organes » De Marie Hélène Lafont,« Régime sec » en 2007 et « Le Matador » en 2008 d’Olivier Bordacarre, «La fin des temps» d’Haruki Murakami en 2009 et « L’Ondine » de Marc Blanchet en 2010, « Le Petit Prince cannibale » de Françoise Lefèvre en 2011, « La Présence » de Pierre Jourde en 2012 , « Le Cabaret des oiseaux » de André Bucher en 2013 et cette saison « feu pour feu » de Carole Zalberg.
C’est en 2007 que commence son travail de collaboration avec le théâtre de la Carrosserie Mesnierà St Amand-Montrond (Cher) auprès d’adolescents et d’adultes sur des chantiers de création théâtrale, ou pour des dispositifs Lez’arts au collège, Aux arts Lycéens. Notamment sur des textes de Samuel Beckett, Alexandra Badéa, Racine, Gherasim Luca, Franca Rame, Louise Bombardier, Koffi Kwahulé, Jean Pierre Siméon, Thomas Bernhard. Cette collaboration ne cesse de croître et en 2014 débute un travail d’accompagnement et mise en scène auprès d’un groupe d’adultes en situation de handicap qui donnera lieu cette saison à un spectacle intitulé « Des vertes et des pas murs » pour les futurs de l’écrit 2015. Ce travail est en étroite collaboration avec Christian Bourigault (Chorégraphe) et Sab J (Photographe)
En 2010 le théâtre du Palpitant crée en coproduction avec le Théâtre de l’Olivier, la tragédie contemporaine ANNA. Depuis cette même année Caroline de Vial travaille avec la Cie Pace comme comédienne (Bourges, Cher) sur les spectacles « Bien ici », texte de Marc Blanchet puis sur la création « Le Journal d’Adam et Eve » de Marc Twain en 2012 et « Cirque Mémoire » en 2014. Elle travaille aussi comme comédienne avec la Cie de Jean Michel Potiron, « Théâtre à tout prix » sur la création de Place des Héros de Thomas Bernhard et dans « Le manège » pour le cie Les yeux d’encre.
En 2013 elle participe aux Futurs de l’écrit de l’Abbaye de Noirlac comme metteur en scène dans le projet « Portraits de femmes » et au « Fracas des mots » avec le FRACAS CDN de Montluçon comme comédienne.
En 2014 elle intervient régulièrement dans une classe de seconde Option théâtre pour le FRACAS. Elle joue dans IN SITU mis en scène par Mathieu Bertholet pour le Fracas.
En 2015 elle monte et joue Médée Kali Matériaux d’après un texte de Laurent Gaudé en collaboration avec Christian Bourigault, cie Alambic et Sab J photographe.
Avec une licence de Psychologie Clinique et un D.E. de rééducateur de la psychomotricité, Christian Bourigault a d’abord travaillé dans le milieu paramédical et psychiatrique. Il découvre par le corps symptôme d’un mal être, le corps langage qui l’amène à la danse. De 1981 à 1990 Christian Bourigault a fait partie des interprètes de ce qu’on a appelé « la nouvelle danse française des années 80 » : Dominique Bagouet l’engage au CCN de Montpellier comme interprète et comme assistant pour une création avec l’Opéra de Paris. Il porte aussi les écritures de J.Baïz, G.Appaix, O.Duboc, M.Kelemenis et S.Aubin.
Christian Bourigault crée la Compagnie de l’Alambic en 1990 avec un solo : L’Autoportrait de 1917. Son œuvre, entre abstraction et théâtralité, s’intéresse aux questions identitaires, individuelles et collectives. Au total, ce sont une vingtaine de pièces chorégraphiques qui ont vu le jour et tourné en France et à l’étranger, parmi lesquelles : L’Apocalypse joyeuse (Prix Léonard de Vinci du Ministère des Affaires étrangères ainsi que le prix SACD des jeunes auteurs et le prix SPEDIDAM aux IIIèmes Rencontres chorégraphiques internationales de Seine- Saint-Denis), Matériau-Désir, Le Chercheur dort, Je, tu, nous : les jardins secrets (Lauréat d’une Bourse Villa Medicis Hors les Murs – Japon), F. et Stein Réinterprétation, Masculin Pluriel, Qui danse ?, Le théâtre des opérations et Sur un air deux…
Christian Bourigault a repris un travail d’interprète pour d’autres chorégraphes : Anna Fayard en 2013 (Je voudrais que tu ne meures pas) et avec Yvann Alexandre en 2015 (Les solis noirs).
La compagnie mène un travail d’accès à la danse contemporaine en direction de différentes populations: danseurs et comédiens amateurs, collégiens et lycéens, étudiants, enseignants, élèves des écoles de danse, personnes en situation de handicap, personnes agées…
Christian Bourigault invente de nouveaux modes de transmission par le biais de « résidences nomades » qui mettent en relation une équipe artistique avec un territoire, ses habitants, ses « travailleurs » et ses usagers, populations qui sont souvent éloignées de l’art contemporain et que le chorégraphe se plait à aller chercher… Dans ce cadre, le chorégraphe crée des dispositifs performatifs : Les Commandos poétiques du mouvement et Les créations in situ, performances engagées dans l’espace public et plus particulièrement dans les jardins (Journées européennes du patrimoine…).
Christian Bourigault a fait partie du collectif de chorégraphes engagés « Les signataires du 20 Août ». Il a été membre fondateur du Collectif d’artistes le 6b à Saint Denis.
2nde option théâtre, Lycée L. Senghor, Evreux, 27.
Obtention du Certificat d’Etudes Théâtrales,
Conservatoire Régional d’art dramatique, Rouen, 76.
Formation DAAC « atelier académique de théâtre ».
Formation DAAC « Langues et théâtralité », avec Eric Cénat, Orléans. Obtention de la certification complémentaire en théâtre